Traumatologie

Soigner les petites plaies : les bons gestes

Les plaies accidentelles sont souvent souillées par de la terre ou des débris végétaux, par exemple. Or, ces corps étrangers véhiculent des microbes qui compliquent la guérison. D’où l’importance de bien nettoyer les plaies avant d’appliquer les soins !

 

Éliminer les souillures

En se développant, les microbes présents sur la plaie peuvent provoquer une infection locale, avec formation de pus. Mais ils peuvent aussi migrer dans le corps et entraîner des complications, comme la maladie des griffes du chat (qui peut notamment provoquer un gonflement des ganglions), voire le tétanos en l’absence de vaccination. Il est donc impératif de nettoyer rapidement la plaie à l’eau claire ou à l’aide de sérum physiologique pour éliminer les saletés, sources de contamination.  Vous pouvez aussi employer de l’eau savonneuse, encore plus efficace contre les microbes, mais il faudra rincer soigneusement. Tamponnez ensuite la plaie avec une compresse sèche et vérifiez qu’elle est bien nette. Pour retirer les débris les plus incrustés, vous pouvez vous aider d’une compresse ou d’une pince fine préalablement passée à l’alcool.

 

Désinfecter la lésion

Une fois ce nettoyage effectué, appliquez sans attendre une solution désinfectante à l’aide d’un spray ou d’une compresse. Avant cela, lavez-vous les mains avec de l’eau et du savon, passez-les à l’alcool et laissez-les sécher à l’air libre. Évitez l’éosine, l’éther et l’eau oxygénée, peu efficaces. Préférez-leur simplement l’alcool à 70°, qui convient très bien à cet usage.  Mais comme il pique la peau, vous pouvez le remplacer par un produit plus doux. Toujours désinfecter la plaie du centre vers l’extérieur en débordant sur la peau saine.

 

Arrêter le saignement

Une fois la plaie désinfectée, il est possible qu’elle saigne encore. Vous pouvez simplement appliquer une gaze et la maintenir par un sparadrap ou un pansement, sans trop serrer. Un autre geste, naturel et très efficace, consiste à appliquer directement sur la plaie qui saigne une bonne pincée de poudre d’argile blanche kaolinite. Celle-ci a en effet des vertus hémostatiques. Elle active la coagulation et peut stopper rapidement le saignement.  Inutile de rincer ou de recouvrir d’un pansement : l’argile formera une petite croûte avec le sang, qui s’éliminera spontanément.
Il est également possible d’utiliser de l’eau oxygénée diluée à 10 volumes. Une  solution plus concentrée provoquerait des irritations ou des brûlures en cas d’application sur des plaies.

Des petites plaies par objets pointus et tranchants peuvent atteindre une artère ou une veine. Dans ce cas, il est très difficile d’arrêter le saignement car la plaie saignera par saccades. Il faut donc faire une compression et se rendre aux urgences les plus proches. Ces plaies peuvent également sectionner des petits filets nerveux et entraîner une perte localisée de la sensibilité et/ou des douleurs résiduelles fulgurantes. Si elles touchent des tendons, elles peuvent provoquer une rétraction et une limitation des mouvements articulaires, notamment s’il s’agit de plaies situées au niveau des doigts.

 

Protéger la plaie et favoriser la cicatrisation

Si la plaie est propre, peu ouverte et ne saigne pas, inutile de poser un pansement. Dans le cas contraire, protégez-la pendant quelques jours au moyen d’un pansement ou d’une gaze, en attendant qu’elle soit bien refermée. Ce n’est qu’ensuite que vous pourrez appliquer une pommade cicatrisante.

 

Respectez la croûte

Si une croûte se forme sur la plaie, surtout ne l’arrachez pas, même si elle vous semble inesthétique. Elle fait partie du mécanisme de réparation, et sa présence garantit une belle cicatrice lorsqu’elle tombera spontanément.