Dermatologie

La peau et ses petits bobos du quotidien

Écorchures, crevasses, piqûres, brûlures superficielles...

L’une des principales fonctions de la peau est de protéger l’organisme des agressions extérieures et des traumatismes. En cas de choc, coups, brûlure, il est important d’agir et d’accompagner sa convalescence. Cette cuirasse cutanée à la fois forte et fragile maintient également l’hydratation des tissus. En cas de déséquilibre, la peau s’assèche et tiraille jusqu’à  l’apparition de gerçures et/ou de crevasses.

Les agressions extérieures

Eté comme hiver, la peau est en première ligne face aux agressions extérieures : soleil, froid, vent, tabac et pollution atmosphérique représentent l’essentiel des facteurs de vieillissement de la peau.
La lumière solaire est probablement le facteur le plus important. Comme les infrarouges, elle pénètre jusqu’au derme et entraîne une dégradation de la peau dans toutes ses couches, contrairement aux ultra-violets qui sont stoppés au niveau de l’épiderme. L’enjeu de santé consiste à doser la lumière dont nous avons effectivement besoin : nous nous exposons à la fois trop (en été sur la plage) et trop peu (tout au long de l’année). Quinze minutes quotidiennes d’exposition de la face, des mains et éventuellement des avant-bras à la lumière naturelle (ou 5 à 10 minutes d’exposition solaire directe des bras et des jambes, 2 ou 3 fois par semaine) suffisent à assurer la production de vitamine D dont notre organisme a besoin non seulement pour ses os mais aussi pour son système immunitaire et de nombreuses autres fonctions. Ce n'est qu'entre novembre et février, aux latitudes de la France métropolitaine, que la dose de lumière est insuffisante. Inutile de préciser que ce manque n'est pas compensé par quelques semaines de bronzage intensif sur une plage au mois de juillet, ceci risquant d’accélérer le vieillissement de la peau et de favoriser l'apparition de lésions ou de certains cancers cutanés. La vitamine D n’est produite que jusqu’à une certaine dose et l’on peut ainsi à la fois en manquer et endommager sa peau par une exposition solaire excessive. Les peaux pigmentées sont mieux protégées mais ont besoin de plus de lumière (jusqu’à cinq ou six fois plus pour les plus pigmentées) pour produire la vitamine D nécessaire. En résumé, l’enjeu est avant tout d’apprendre à vivre avec la lumière environnante, non seulement solaire directe, mais également diffusée dans l'atmosphère, plutôt que de rechercher une exposition intensive au soleil.

Les crevasses

Les crevasses sont de petites fissures qui se forment sur une peau très sèche. Les mains et les doigts sont particulièrement sujets à ces problématiques car en contact répété avec les facteurs d'agression tels que savon, produits de lessive, écarts de températures… Les pieds sont également des zones sensibles, subissant d'importantes pressions et frictions ; la peau réagit spontanément à ces agressions en s'épaississant. Ces callosités, généralement très sèches, constituent un terrain propice aux crevasses.
N'arrivant plus à exercer correctement sa fonction de barrière protectrice, la peau réagit plus rapidement aux agressions extérieures, notamment en hiver. Les crevasses sont en effet plus fréquentes à cette période de l’année du fait des fortes variations de températures et de l'air plus sec - à l'intérieur comme à l'extérieur des habitations - qui assèche d’autant plus la peau. Bien qu'elles soient sans gravité, les crevasses sont souvent très inconfortables, surtout quand elles évoluent en plaies et commencent à saigner.

Les blessures et écorchures

Dans la plupart des cas, les blessures qui relèvent du
« bobo » ne présentent pas de risque majeur. Un nettoyage à l’eau et au savon puis une désinfection permettent de soigner correctement de petites blessures, coupures ou écorchures. Toutefois, lorsque la plaie reste ouverte, continue à saigner après 10 minutes ou excède un centimètre de long pour une coupure ou dix centimètres carrés pour une écorchure, la consultation d’un médecin peut s’avérer nécessaire. De la même façon, sa localisation peut avoir une influence sur la nécessité de consulter. Ce sera par exemple le cas si elle se situe au niveau du cuir chevelu, qui saigne naturellement beaucoup, ou de la face ou des mains, qui sont des zones à la fois très visibles et innervées. L’importance fonctionnelle des mains, leur exposition aux éléments extérieurs et leurs mouvements perpétuels sont en effet des facteurs qui rendent la cicatrisation délicate. Les écorchures par frottement sont également à surveiller de près. Particulièrement douloureuses, elles peuvent mettre du temps à cicatriser et, comme toute plaie, imposent de vérifier que l’on est bien à jour du vaccin antitétanique.

Les brûlures : toujours à prendre au sérieux

La cuisine est le premier lieu où se produisent les brûlures et la prévention (surveillance et sécurisation des sources de chaleur et ustensiles), en particulier vis-à-vis des petits enfants, y est primordiale. Lorsqu’une brûlure survient, le premier geste doit être de placer la zone affectée sous l’eau courante tempérée qui a une action calmante et évite que la brûlure ne s’étende. Le premier risque d’une brûlure est l’infection, puis dans un deuxième temps le retard à la cicatrisation et la formation de cicatrices fibreuses et rétractées.
Chez l’enfant tout particulièrement, toute brûlure sans exception est une urgence et doit faire l’objet d’un appel au 15. Chez l’adulte, on peut admettre l’exception de brûlures minimes, de caractère « ordinaire » et déjà rencontrées dans le passé, telles qu’un contact léger avec le fer à repasser ou le four formant une empreinte jusqu’à 1 cm². Dans les cas limités où la peau est simplement rouge et n’est pas rompue, l’application d’une crème à base de petite ortie ou de calendula peut-être suffisante.

 

 

En cas de doute, de douleur persistante, de localisation proche des orifices naturels ou des organes sensoriels, ne pas hésiter à appeler la permanence d’urgence (le 15) ou un médecin qui sauront vous conseiller.