Ratanhia

Arequipa, Pérou
Map of Peru - Ratanhia

Une plante médicinale en danger

Le ratanhia s’achète et se vend sur le marché mondial des plantes médicinales, qui porte sur pas moins de 70 000 variétés et représente un volume annuel de près de 500 000 tonnes. Les échanges commerciaux qui s’opèrent sur ce marché mondial manquent de transparence et la plupart des acteurs en présence n’ont pas grand intérêt à jouer franc-jeu. C’est le cas notamment pour la racine de ratanhia. D’après les données officielles, le Pérou en exporte environ 40 tonnes par an, dont une tonne est achetée par le Groupe Weleda. L’opacité d’un grand nombre de filières d’approvisionnement a poussé Weleda à s’engager en 2002 dans une vaste coopération visant à soutenir une filière d’approvisionnement durable, en collaboration avec l’autorité péruvienne de protection de la nature (INRENA), des scientifiques, des cueilleurs, des distributeurs et l’agence allemande de coopération internationale GIZ (Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit).

La phytobiologie du ratanhia

Ce projet était axé dans un premier temps sur une possible mise en culture du ratanhia, qui est une plante sauvage. En collaboration avec Fatima Caceres, professeur de botanique à l’université d’Arequipa, et deux chercheurs allemands, Max Weigend et Nicolas Dostert, un partenariat public-privé a été mis en place dans le but d’étudier la possibilité d’une multiplication et d’une mise en culture du ratanhia. La phase de recherche, qui a duré jusqu’en 2005-2006, a démontré toutefois que cette mise en culture n’était pas envisageable et ce, pour deux raisons. Premièrement, le ratanhia est une plante hémiparasite qui ne peut pousser qu’en association avec plusieurs plantes hôtes, sur lesquelles elle prélève l’eau et les sels minéraux. Dans le cas d’une culture de plein champ, il faudrait donc recréer ce biotope particulier, ce qui est très difficile à réaliser en pratique. La deuxième raison tient dans ses propriétés phytobiologiques mêmes : la croissance du ratanhia est extrêmement lente. Il faut attendre entre 7 et 15 ans avant de pouvoir le récolter, ce qui demanderait un investissement trop important pour l’entretien des cultures.

Une nouvelle méthode de cueillette sauvage

Les études menées sur la phytobiologie du ratanhia ont été associées à la recherche d’un mode de cueillette durable pour cette plante. En concertation avec l’autorité péruvienne de protection de la nature (INRENA), il a été possible de créer une zone protégée de près de 2 000 hectares dans la région d’Arequipa. Un inventaire botanique y a été réalisé sur trois parcelles tests, qui ont permis d’étudier de façon approfondie le renouvellement naturel du ratanhia et sa quantité annuelle de repousse. Les enseignements tirés de ces recherches ont eu une importance déterminante dans l’élaboration d’une méthode de cueillette durable. Si, au début, on avait pensé ne récolter qu’une partie des racines, les chercheurs et responsables de l’approvisionnement en matières végétales de Weleda se sont progressivement tournés vers un mode opératoire très simple : la zone de cueillette est divisée en cinq secteurs et seul un cinquième des plantes, racines comprises, ne peut être prélevé sur chacun de ces secteurs. Parallèlement, les cueilleurs doivent semer des graines de ratanhia à l’endroit récolté, pour permettre le renouvellement continuel de la plante. Les observations et analyses approfondies menées sur le terrain ont montré que cette régénération naturelle ciblée permettait de maintenir de façon efficace les populations de ratanhia.

Une richesse naturelle à préserver

Ce projet, que Weleda mène depuis bientôt dix ans en collaboration avec des partenaires allemands et péruviens, vise principalement à garantir l’approvisionnement de l’entreprise en racines de ratanhia, un composant important de la gamme de soins bucco-dentaires de la marque. Dans le district de Chuquibamba, une tonne de racines séchées est prélevée chaque année par les cueilleurs dans le respect de cette méthode de cueillette durable, puis transformée en Europe pour en obtenir le précieux extrait. Pour ce travail, les cueilleurs reçoivent une rémunération équitable et fixée à l’avance, qui leur assure un revenu complémentaire non négligeable. Weleda s’assure ainsi un approvisionnement transparent, durable et sûr – et peut aussi mettre à profit les enseignements tirés de cette expérience pour les appliquer à d’autres projets comparables de cueillette sauvage. 

 

Ce projet pilote est même en train de devenir une référence, puisque les instances péruviennes de protection de la nature projettent d’imposer le mode de cueillette durable élaboré par Weleda à l’ensemble des entreprises exportatrices de ratanhia. Cela signifie que pour exporter à partir du Pérou, il faudra récolter dans le respect du développement durable. La méthode mise au point pour le ratanhia pourra aussi prochainement être transposée à d’autres plantes médicinales. Il s’agit d’un pas important vers le maintien durable de la biodiversité.

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